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Le Figaro
15 hours ago
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Au Canada, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre fait son grand retour
Celui qui compte toujours devenir premier ministre du Canada malgré le triomphe inattendu des libéraux en avril a remporté l'élection partielle dans laquelle il était engagé pour sauver son siège perdu à la surprise générale au Parlement. «De nouveau en selle». C'est en ces termes sobres que Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur canadien, a célébré sa victoire dans le cadre d'une élection partielle en Alberta lundi 18 août. Selon le journal québécois La Presse, il menait avec un peu plus de 80% des voix dans près d'un tiers des bureaux de vote de la circonscription rurale de Battle River–Crowfoot vers minuit heure locale. Pierre Poilievre retrouve ainsi un siège à la Chambre des communes d'Ottawa, qu'il avait perdu dans sa circonscription de Carleton (dans l'Ontario) - dont il était député depuis 2004 - en avril face au candidat du Parti libéral (de centre gauche) du nouveau premier ministre depuis lors, Mark Carney. À l'échelle nationale, malgré leur score électoral le plus élevé obtenu depuis 1988 avec plus de 41% des voix, les conservateurs s'étaient en effet inclinés face à la remontée inattendue des libéraux (près de 44% des voix) fin avril, sur fond d'une polarisation inédite dans la vie politique canadienne : le score cumulé des deux grands partis de gouvernement du pays n'avait pas été aussi important depuis sept décennies. En avance de plus de 20 points dans les intentions de vote jusqu'en janvier 2025, les conservateurs, qui bénéficiaient notamment de l'usure du pouvoir du premier ministre Justin Trudeau en poste depuis 10 ans, ont ensuite pâti de la proximité perçue de leur leader avec Donald Trump, ou du moins sa rhétorique - l'un des slogans de campagne de Poilievre étant «Canada First» - alors que le nouveau président républicain réitérait sa volonté de faire du Canada le 51e État américain et assommait son voisin de droits de douane. Ceux-ci s'élèvent désormais à 35% pour les biens non concernés par l'accord de libre-échange avec le Mexique et les États-Unis. Publicité «Demander des comptes au gouvernement libéral» Défait dans sa circonscription de l'Ontario malgré sa bonne performance nationale, Pierre Poilievre a donc dû rebondir au plus vite. Il a bénéficié de la démission d'un député de son parti réélu haut la main en avril dans la circonscription de l'Alberta en jeu hier, décidée délibérément afin de permettre au chef du Parti conservateur de retrouver un mandat parlementaire et de redevenir chef de l'opposition officielle. Selon le règlement de la Chambre des communes, celui-ci doit en effet être élu pour pouvoir porter ce titre. Le député réélu Damien Kurek, conscient «que nous avons besoin de Pierre à la Chambre des communes pour qu'il se batte en vue de demander des comptes au gouvernement minoritaire libéral», a effectivement démissionné le 17 juin dernier, ouvrant ainsi la voie à une élection partielle, déclenchée le 30 juin 2025 par le premier ministre Mark Carney pour le lundi 18 août suivant. La circonscription en question est un des fiefs les plus établis du pays pour les conservateurs. C'est par exemple là qu'ils avaient obtenu leur score le plus élevé lors du scrutin fédéral d'avril : Damien Kurek l'avait emporté sur son adversaire libéral avec plus de 46.000 voix d'avance pour un total d'environ 82 % des suffrages exprimés, rapporte Radio Canada . Malgré la présence inédite de 213 autres candidats pour l'élection partielle de lundi, qui a imposé aux électeurs d'écrire eux-mêmes le nom de leur candidat préféré sur un bulletin de vote blanc au lieu des bulletins imprimés traditionnels, la victoire de Pierre Poilievre était donc quasiment assurée. L'enjeu pour lui était davantage de remporter une «victoire décisive», idéalement avec un score supérieur à 80% des voix, pour protéger sa légitimité de chef du Parti conservateur après son contretemps récent, explique La Presse . Celui-ci devra en effet faire face à une évaluation de la direction de son parti en janvier. Pierre Poilievre semble donc avoir remporté son pari hier. S'il est bel et bien reconduit à la tête de la formation de droite, le truculent Pierre Poilievre, connu notamment pour sa verve et ses questions incisives lors de la séance quotidienne de questions au gouvernement, pourra poursuivre son rêve de devenir le prochain premier ministre du Canada.

La Presse
15 hours ago
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La fin d'un supplice, le début d'un autre
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, est accueilli par ses partisans à Camrose, en Alberta, après avoir remporté l'élection partielle dans la circonscription de Battle River–Crowfoot. (Ottawa) Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, pourra finalement faire son entrée à la Chambre des communes à la mi-septembre après avoir remporté la victoire, lundi soir, lors de l'élection partielle dans la circonscription de Battle River–Crowfoot, en Alberta. Lisez Pierre Poilievre remporte la partielle dans Battle River—Crowfoot Ce retour sur le parquet des Communes, après avoir subi l'humiliation de perdre son propre siège aux élections fédérales du 28 avril dans Carleton – une circonscription qu'il détenait depuis deux décennies –, lui permettra de mitrailler le premier ministre Mark Carney de questions dès la reprise des travaux parlementaires. Les sujets brûlants de l'actualité ne manquent pas. La guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis qui se poursuit de plus belle, la crise du logement qui continue de sévir dans plusieurs villes du pays, un budget fédéral qui se fait toujours attendre sont autant de dossiers qui vont émailler les débats. Il ne fait aucun doute que Pierre Poilievre maîtrise à souhait la joute politique aux Communes. Il l'a abondamment démontré durant les années de pouvoir de Justin Trudeau. Mais son retour dans l'enceinte du Parlement ne signifie pas que son supplice est terminé. Car il devra maintenant relever des défis plus périlleux encore au cours des cinq prochains mois que celui de se faire élire dans le bastion conservateur de Battle River–Crowfoot. PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE Pierre Poilievre étreint sa mère Marlene. D'ailleurs, cette élection partielle a été un véritable parcours du combattant pour le chef conservateur qui, il y a huit mois à peine, semblait filer vers une victoire écrasante. Son parti détenait alors une avance de plus de 20 points de pourcentage dans les sondages nationaux. C'était avant la démission de Justin Trudeau, avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et avant l'entrée en scène de Mark Carney. En tout, M. Poilievre a dû affronter 213 candidats lors de cette élection partielle – un record – et se plier à un débat rassemblant une dizaine de candidats où il s'est fait accuser d'être parachuté dans la circonscription pour satisfaire ses ambitions personnelles de diriger le pays un jour. Il l'a néanmoins emporté aisément avec environ 80 % des votes, selon les résultats disponibles mardi matin. Sa plus proche poursuivante, la candidate indépendante Bonnie Critchley, a obtenu 10 % des appuis.. Les appuis du Parti conservateur chutent Il pourra maintenant tourner la page sur cette campagne forcée en plein cœur de l'été et se consacrer à la tâche de relancer son parti. Car depuis le dernier scrutin fédéral, le Parti conservateur a vu ses appuis chuter dans les intentions de vote. Si les troupes de Pierre Poilievre ont terminé la soirée électorale du 28 avril avec 41,31 % des suffrages, contre 43,76 % des voix au Parti libéral, les libéraux de Mark Carney détiennent aujourd'hui, en moyenne, une avance de sept points de pourcentage dans les intentions de vote (45 % à 38 %), selon l'agrégateur de sondages 338Canada. Certaines firmes de sondage, notamment la firme Nanos, accordent plus de 10 points d'avance au Parti libéral. Depuis qu'il a pris les commandes du Parti libéral, en mars, Mark Carney a pris soin de tirer le tapis sous les pieds de Pierre Poilievre en reprenant à son compte certaines des politiques qui font partie de l'ADN du Parti conservateur. Ainsi, le gouvernement Carney a aboli la taxe sur le carbone pour les particuliers, a annulé la hausse du taux d'inclusion de la taxe sur le gain en capital, a ouvert la porte à la construction de nouveaux pipelines afin de permettre à l'Alberta d'exporter son pétrole vers d'autres marchés que les États-Unis et a mis en chantier des peines plus sévères pour les criminels endurcis. Et maintenant, le gouvernement libéral jongle avec l'idée de suspendre l'obligation imposée à l'industrie automobile qu'au moins 20 % des nouveaux véhicules légers vendus au pays soient des véhicules zéro émission en 2026, une cible qui est fixée à 60 % d'ici 2030 et à 100 % d'ici 2035. Le Parti conservateur prépare une campagne nationale contre cette politique, tandis que les fabricants automobiles demandent à Ottawa de faire marche arrière devant la chute des ventes de véhicules zéro émission depuis quelques mois en raison de la guerre tarifaire et de la fin des incitatifs gouvernementaux. Le recentrage du Parti libéral n'est pas passé inaperçu auprès des électeurs, même en Alberta, une province qui, historiquement, a été hostile aux libéraux1. Dans un tel contexte, le retour de Pierre Poilievre aux Communes doit marquer le début d'une croisade pour reprendre le terrain perdu aux mains des libéraux de Mark Carney au cours des dernières semaines. Le chef conservateur devra plaider à nouveau devant les électeurs qu'il représente toujours la meilleure option. La tâche s'annonce ardue, surtout si le gouvernement libéral continue de s'approprier les politiques proposées par les conservateurs. Vote de confiance Parallèlement, Pierre Poilievre doit aussi convaincre les membres de sa propre formation politique qu'il demeure la meilleure personne pour mener les troupes lors du prochain scrutin. En janvier, il devra soumettre son leadership à un vote de confiance des militants lors d'un congrès national qui doit avoir lieu à Calgary. Pour l'heure, personne ne conteste ouvertement son leadership. Mais depuis l'ère de Stephen Harper, la patience des conservateurs envers leur chef n'a pas été une vertu. Andrew Scheer et Erin O'Toole ont été éjectés rapidement de leur poste après une seule défaite électorale. D'ici la tenue de ce vote de confiance, au début de 2026, Pierre Poilievre n'aura pas droit à l'erreur. Après le supplice d'une campagne durant une élection partielle en plein cœur de l'été, le chef conservateur sera soumis à une sorte de période d'évaluation. En somme, un autre supplice l'attend déjà. 1. Lisez le texte « Carney approval sits at 68 %, 59 % in Alberta » (en anglais)

La Presse
15 hours ago
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Pierre Poilievre remporte l'élection partielle
(Camrose) Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, pourra revenir siéger à la Chambre des communes, alors qu'il a signé une victoire écrasante lors de l'élection partielle dans la circonscription de Battle River—Crowfoot, en Alberta. Fakiha Baig La Presse Canadienne Selon les résultats disponibles mardi matin, M. Poilievre l'a emporté haut la main, récoltant environ 80 % des votes. Sa plus proche poursuivante, la candidate indépendante Bonnie Critchley, a obtenu 10 % des appuis. « Apprendre à connaître les habitants de cette région a été le privilège de ma vie », a déclaré M. Poilievre devant une foule rassemblée à Camrose pour célébrer sa victoire. « En fait, je me suis vraiment beaucoup amusé », a-t-il souligné. Le conservateur Damien Kurek a été réélu le printemps dernier dans Battle River—Crowfoot, mais il a démissionné pour laisser la chance au chef de son parti de se présenter lors de la partielle. En effet, après avoir été élu sept fois de suite dans la circonscription de Carleton, dans la région d'Ottawa, M. Poilievre s'est incliné face au libéral Bruce Fanjoy lors des élections du mois d'avril. Il se retrouvait donc sans siège aux Communes. Lors de son discours de victoire, lundi, M. Poilievre a remercié M. Kurek pour son « sacrifice généreux ». Il a promis d'être un « humble serviteur » pour les gens de l'Alberta. « J'aime vraiment les habitants de Battle River—Crowfoot », a mentionné M. Poilievre, se remémorant ses arrêts de campagne lors de rodéos et le jour où un inconnu lui a offert un sac de viande séchée. « Ce sont des gens authentiques, qui sont prêts à tout pour aider, qui disent les choses telles qu'elles sont, des gens pleins de bon sens. » M. Poilievre a eu les larmes aux yeux pendant son discours, soulignant que les habitants de la communauté lui avaient également rappelé que « la route vers le succès n'est jamais une ligne droite ». « Il ne faut jamais abandonner dans les moments difficiles », a conclu M. Poilievre avant de quitter la scène, tandis que l'hymne rock « Don't Stop Believin' » de Journey résonnait dans la salle. Plus de 200 candidats Il y avait un nombre record de 214 candidats lors de cette élection partielle, dont la plupart faisaient partie du « Comité du bulletin de vote le plus long », un groupe qui milite pour une réforme électorale visant à remplacer le système majoritaire uninominal à un tour. Le groupe avait également ciblé la circonscription de Carleton lors des dernières élections générales, alors que 91 candidats s'étaient présentés contre M. Poilievre. En raison du nombre exceptionnel de candidats, les électeurs ont dû, pour la première fois, écrire eux-mêmes le nom du candidat pour qui ils souhaitaient voter sur le bulletin. Des livrets épais à spirale répertoriant les candidats étaient disponibles dans les bureaux de vote. Stacey Martin, qui vit à Camrose, a voté pour M. Poilievre parce qu'elle estime qu'il est « le mieux placé » pour représenter les gens de sa circonscription. « Je pense que Pierre va gagner, car je pense que c'est ce que tout le monde voulait au départ », a observé Mme Martin, ajoutant que l'Ouest canadien a besoin de quelqu'un pour représenter ses convictions et ses valeurs à Ottawa. Cette vaste circonscription de l'est de l'Alberta est considérée comme l'un des bastions conservateurs les plus sûrs du pays. On s'attendait à une victoire facile du chef conservateur. Candidat parachuté ? Pierre Poilievre a fait face à quelques adversaires féroces, dont la candidate indépendante Bonnie Critchley, qui a terminé loin derrière en deuxième place. L'ancienne militaire a décrit M. Poilievre comme un candidat parachuté qui ne souhaite représenter la circonscription que pour sa carrière politique. M. Poilievre est né et a grandi à Calgary, mais vit à Ottawa depuis deux décennies. Delphine Doerksen a voté pour Mme Critchley, qu'elle a décrite comme une candidate « formidable » qui vit dans la région. « Je ne pense pas que Poilievre représentera cette circonscription. Il est juste là pour obtenir un siège au Parlement. Et je ne pense pas que nous le reverrons », a-t-elle déploré. Les autres candidats étaient Darcy Spady, du secteur de l'énergie, pour les libéraux, et Katherine Swampy, ancienne conseillère de bande de la nation crie de Samson, qui s'est présentée pour le Nouveau Parti démocratique. Le candidat du Parti libertarien, Michael Harris, promettait de faire pression pour la tenue d'un référendum sur l'indépendance de l'Alberta. Avec des informations de Catherine Morrison à Ottawa

La Presse
16 hours ago
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Pierre Poilievre sera de retour aux Communes
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, est accueilli par ses partisans à Camrose, en Alberta, après avoir remporté l'élection partielle dans la circonscription de Battle River–Crowfoot. (Ottawa) Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, pourra finalement faire son entrée à la Chambre des communes à la mi-septembre après avoir remporté la victoire, lundi soir, lors de l'élection partielle dans la circonscription de Battle River–Crowfoot, en Alberta. Lisez Pierre Poilievre remporte la partielle dans Battle River—Crowfoot Ce retour sur le parquet des Communes, après avoir subi l'humiliation de perdre son propre siège aux élections fédérales du 28 avril dans Carleton – une circonscription qu'il détenait depuis deux décennies –, lui permettra de mitrailler le premier ministre Mark Carney de questions dès la reprise des travaux parlementaires. Les sujets brûlants de l'actualité ne manquent pas. La guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis qui se poursuit de plus belle, la crise du logement qui continue de sévir dans plusieurs villes du pays, un budget fédéral qui se fait toujours attendre sont autant de dossiers qui vont émailler les débats. Il ne fait aucun doute que Pierre Poilievre maîtrise à souhait la joute politique aux Communes. Il l'a abondamment démontré durant les années de pouvoir de Justin Trudeau. Mais son retour dans l'enceinte du Parlement ne signifie pas que son supplice est terminé. Car il devra maintenant relever des défis plus périlleux encore au cours des cinq prochains mois que celui de se faire élire dans le bastion conservateur de Battle River–Crowfoot. PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE Pierre Poilievre étreint sa mère Marlene. D'ailleurs, cette élection partielle a été un véritable parcours du combattant pour le chef conservateur qui, il y a huit mois à peine, semblait filer vers une victoire écrasante. Son parti détenait alors une avance de plus de 20 points de pourcentage dans les sondages nationaux. C'était avant la démission de Justin Trudeau, avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et avant l'entrée en scène de Mark Carney. En tout, M. Poilievre a dû affronter 213 candidats lors de cette élection partielle – un record – et se plier à un débat rassemblant une dizaine de candidats où il s'est fait accuser d'être parachuté dans la circonscription pour satisfaire ses ambitions personnelles de diriger le pays un jour. Il l'a néanmoins emporté aisément avec 79,2 % des suffrages, selon les résultats préliminaires disponibles au moment de publier. Les appuis du Parti conservateur chutent Il pourra maintenant tourner la page sur cette campagne forcée en plein cœur de l'été et se consacrer à la tâche de relancer son parti. Car depuis le dernier scrutin fédéral, le Parti conservateur a vu ses appuis chuter dans les intentions de vote. Si les troupes de Pierre Poilievre ont terminé la soirée électorale du 28 avril avec 41,31 % des suffrages, contre 43,76 % des voix au Parti libéral, les libéraux de Mark Carney détiennent aujourd'hui, en moyenne, une avance de sept points de pourcentage dans les intentions de vote (45 % à 38 %), selon l'agrégateur de sondages 338Canada. Certaines firmes de sondage, notamment la firme Nanos, accordent plus de 10 points d'avance au Parti libéral. Depuis qu'il a pris les commandes du Parti libéral, en mars, Mark Carney a pris soin de tirer le tapis sous les pieds de Pierre Poilievre en reprenant à son compte certaines des politiques qui font partie de l'ADN du Parti conservateur. Ainsi, le gouvernement Carney a aboli la taxe sur le carbone pour les particuliers, a annulé la hausse du taux d'inclusion de la taxe sur le gain en capital, a ouvert la porte à la construction de nouveaux pipelines afin de permettre à l'Alberta d'exporter son pétrole vers d'autres marchés que les États-Unis et a mis en chantier des peines plus sévères pour les criminels endurcis. Et maintenant, le gouvernement libéral jongle avec l'idée de suspendre l'obligation imposée à l'industrie automobile qu'au moins 20 % des nouveaux véhicules légers vendus au pays soient des véhicules zéro émission en 2026, une cible qui est fixée à 60 % d'ici 2030 et à 100 % d'ici 2035. Le Parti conservateur prépare une campagne nationale contre cette politique, tandis que les fabricants automobiles demandent à Ottawa de faire marche arrière devant la chute des ventes de véhicules zéro émission depuis quelques mois en raison de la guerre tarifaire et de la fin des incitatifs gouvernementaux. Le recentrage du Parti libéral n'est pas passé inaperçu auprès des électeurs, même en Alberta, une province qui, historiquement, a été hostile aux libéraux1. Dans un tel contexte, le retour de Pierre Poilievre aux Communes doit marquer le début d'une croisade pour reprendre le terrain perdu aux mains des libéraux de Mark Carney au cours des dernières semaines. Le chef conservateur devra plaider à nouveau devant les électeurs qu'il représente toujours la meilleure option. La tâche s'annonce ardue, surtout si le gouvernement libéral continue de s'approprier les politiques proposées par les conservateurs. Vote de confiance Parallèlement, Pierre Poilievre doit aussi convaincre les membres de sa propre formation politique qu'il demeure la meilleure personne pour mener les troupes lors du prochain scrutin. En janvier, il devra soumettre son leadership à un vote de confiance des militants lors d'un congrès national qui doit avoir lieu à Calgary. Pour l'heure, personne ne conteste ouvertement son leadership. Mais depuis l'ère de Stephen Harper, la patience des conservateurs envers leur chef n'a pas été une vertu. Andrew Scheer et Erin O'Toole ont été éjectés rapidement de leur poste après une seule défaite électorale. D'ici la tenue de ce vote de confiance, au début de 2026, Pierre Poilievre n'aura pas droit à l'erreur. Après le supplice d'une campagne durant une élection partielle en plein cœur de l'été, le chef conservateur sera soumis à une sorte de période d'évaluation. En somme, un autre supplice l'attend déjà. 1. Lisez le texte « Carney approval sits at 68 %, 59 % in Alberta » (en anglais)



